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labouvineparpatrick
Description du blog :
Un blog destiné aux vérités de la piste en matière de course camarguaise et de traditions.
Catégorie :
Blog Medias
Date de création :
30.03.2015
Dernière mise à jour :
15.09.2025
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Derniers commentairesmerci pour ce commentaire... peut-être voir florentino dans une piste plus grande ? impressionnant en tout cas
Par Anonyme, le 17.09.2023
Un plan voire un idéal
Folco de Baroncelli se donne plusieurs missions notamment celle de maintenir la langue provençale en s'appuyant sur la bouvino, celle de faire reconnaître le cheval de race Camargue, celle de revenir à la pure race des taureaux de Camargue et celle de faire de la Camargue une nation à part entière, rassemblant cavaliers de Provence et du Languedoc autour d’une même cause.
Commençons par les taureaux, puisqu’il s’agit de l’intitulé de la conférence. Pourquoi vouloir revenir à la pure race des taureaux de Camargue ? En fait, Joseph Yonnet est l'initiateur d'un croisement entre taureaux de Camargue et taureaux espagnols, Navarrais plus précisément. Si au début ce croisement fonctionne, il perd peu à peu de son efficacité et finit par se créer une dégénérescence néfaste pour le jeu. On en arrive à un désastre général de taureaux non énergiques, incompatibles avec la course dite libre. Ces taureaux moins énergiques seront conservés comme produits destinés aux toreros. Pour la course libre, Folco de Baroncelli décide de revenir à la pure race de Camargue. C'est ainsi qu'il décide de fonder sa propre manade, la Santenco, parce que créée aux Saintes. Il achète 300 bêtes et n'en garde que 190, effectuant une sélection rigoureuse, donc éliminant les bêtes croisées. Ses idées sont bien arrêtées concernant ce que doit être le taureau de pure race Camargue : il faut qu'il ait des cornes qui encadrent un front pas très large, des cornes qui montent vers le ciel avec une forme de lyre, un poil recourbées. En 1897 « Lou Provenço » correspondra, pour Folco de Baroncelli, au taureau parfait, ce taureau de pure race Camargue qu'il cherche à produire. Ce ternen va devenir l'emblème de la manade et du pays.
Une autre de ses missions sera de faire reconnaître le cheval de race Camargue. Mais au lieu de rédiger un article sur le cheval, Folco de Baroncelli décide de mener une expérience dont il fera ensuite un compte-rendu qui s'appuiera sur des données vraies, des données vécues. Cette expérience a pour but de montrer l'endurance, la rusticité, la fiabilité du cheval Camargue. Folco décide donc de rallier la Camargue à Lyon soit 311 kms aller et 314 kms retour, c'est-à-dire 85h et 45 min de trajet au pas au total. Ce trajet est accompli avec des chevaux non ferrés et un équipement complet c'est-à-dire que le cheval porte entre le cavalier, la selle et le paquetage, 140 kilos sur le dos . Folco fera à la suite de cette expérience un rapport très détaillé dans L’Eclair, en 1905, dans lequel il montrera combien sont endurants et solides nos petits Camargues.
Quant à la langue provençale Folco de Baroncelli y est très attaché. Il voit dans les Camarguais les derniers dépositaires de cette langue et la Camargue comme la citadelle d’une langue dont, pessimiste, il a peur qu’elle ne tombe dans l’oubli. Ainsi les registres de compte du « Marquès » sont tenus en provençal et lorsqu'il écrit, notamment à Daladier, c'est aussi en provençal . En 1905 Folco de Baroncelli deviendra d'ailleurs Majoral du Félibrige.
Enfin « lou Marquès » veut rassembler pour la cause, pour la cause camarguaise. Ainsi il crée en 1909 la « Nacioun Gardiano » dont il rédige les statuts et dont Jules Grand sera le premier capitaine. Il veut faire une nation camarguaise qui représente la pensée de Mistral :« une langue, un peuple, un idéal ». La « Nacioun Gardiano » sera là aussi pour promouvoir le patrimoine camarguais, promouvoir le costume, conserver les traditions. Ainsi le marquis impose à tous les gardians le costume : veste de velours noir, pantalon en peau de taupe, chemise à carreaux et grand chapeau et, bien sûr, le cheval de race Camargue. La « Nacioun Gardiano » exporte la Camargue partout et la valorise même hors de ses murs.
Un mestié de glòri ?
Pour aller au bout de son rêve, de son idéal, le marquis peu à peu se ruine. Il loue beaucoup : des prés, des écuries, des granges et tombe aussi sur de mauvais payeurs. En 1907 des inondations meurtrières font disparaître nombre de ses bêtes. Il arrive aussi que des bêtes s'échappent. Au mieux elles rentrent dans des cuisines et font des dégâts, au pire elles sont percutées par des voitures et meurent. Ce sont sans cesse des tracas, des frais engagés au quotidien, et le marquis ne gagne pas d'argent. En 1900, 20 veaux et 20 bêtes meurent de maladie, en 1914 10 juments avortent, en 1933 les taureaux ont à nouveau la maladie. Le marquis aura ainsi une fin de vie difficile, difficile financièrement : l’argent sort beaucoup mais rentre peu, physiquement car il prend peu soin de lui, se néglige, mais aussi moralement : à toutes ces préoccupations s’ajoute en effet la mort de sa femme en 1936.