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labouvineparpatrick
Description du blog :
Un blog destiné aux vérités de la piste en matière de course camarguaise et de traditions.
Catégorie :
Blog Medias
Date de création :
30.03.2015
Dernière mise à jour :
11.09.2025

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UN PEU D'HISTOIRE

UN PEU D'HISTOIRE

Publié le 02/01/2018 à 20:02 par labouvineparpatrick

 

Histoire d'O, pardon d'OR

 

L'histoire commence une journée de fin d'hiver 2000, juste un peu avant que ne débute la temporada, durant laquelle j'étais en reportage à la manade du Joncas sur Saint André d'Olérargues, avec le maître des lieux Patrice Brouillet me faisant visiter ses pâturages, où vaches, veaux et taureaux entre montagnes et collines, paissent dans un havre de paix et une sérénité des plus agréables. Tout l'inverse du cliché "taurin" : celui mythique et traditionnel de la Camargue. Bien évidemment qu'avec Patrice au gré de notre ballade en pays, on parle de tout, surtout des biòu, et de sa manade, puisque tel était le but de mon déplacement. Mais aussi de l'actualité Bouvino du moment, et du coup de tonnerre qui avait retenti sur la planète taurine en mars 1997, quand Jean Lafont avait vendu sa célèbre manade et tout ce qui allait avec à...Louis Nicollin. Patrice me confiait qu'il avait rencontré peu de temps auparavant, ce même Nicollin qui lui avait dit:" Tout le monde me dit que j'ai acheté la meilleure manade de Camargue et trois ans après je n'ai toujours rien gagné. " Comprenez que Loulou, pensez bien évidemment au Biòu d'Or....

 

Deux années passent et nous voilà au mois d'Août 2002, plus exactement juste avant le 15, où j'étais en vacance aux Saintes Maries de la Mer, qu'on m'informe en début de semaine,  qu'une affichette circulait sur laquelle était imprimée : Virat Biòu d'Or 2002. Celle en fait que le regretté Gilles Arnaud appliquait sur les bouteilles de ses cuvées de vin à chaque fin de saison. D'abord j'appelle Gilles pour savoir de quoi il en retournait exactement et des explications à fournir, puis je me rédige un "frontal" explicite dans le journal en page "Trophée" du vendredi. Ceci afin de remettre les choses en place, et par là-même défendre l'intégrité des membres de la Commission du Trophée Taurin, puisque le vote n'avait lieu qu'en tout début d'octobre. Cela m'avait valu d'ailleurs dans "le Cocardier" de Daniel Siméon, une caricature où l'on pouvait voir de dos l'imposante carrure de Nicollin et seulement ma queue de cheval qui dépassait de son épaule gauche. J'avais trouvé ça génial et beaucoup ri, et par défaut pris ça pour de la consécration.

 

Ce même vendredi donc, rentrant de la plage vers midi et demi, un message clignotait sur mon téléphone fixe, je l'écoute. C'était Louis Nicollin avec son vocabulaire fleuri, qui était vent debout contre mon "frontal", et terminait ses propos en disant que je n'aurais pas le courage (en fait un autre mot) pour le rappeler. Première erreur. Ben voyons, c'était très mal me connaître, car ni une ni deux je rappelle au numéro affiché et je tombe sur une autre personne, je me présente, je lui explique et je lui demande de me passer Mr Nicollin, mais apparemment le prenant à la légère, voire me prenant pour un petit rigolo, il coupe court. Deuxième erreur, car même s'il était probable que Mr Nicollin était à table ou occupé, j'appelle immédiatement Joeffrey Barbeyrac pour ce dernier, pas besoin de lui faire un discours, il était au courant. Toutefois, je lui dis que j'espère que sont pelot aura la politesse de me recontacter dans les plus brefs délais avant que je ne publie un autre article beaucoup plus direct cette fois, c'est à dire au vitriol. Et bien même pas une minute après avoir raccroché, bingo...

 

Donc Loulou au bout du fil, sans autre forme de distinction tel un tau, il rentre dans le vif du sujet, et c'est parti pour vingt minutes d'un dialogue croustillant à plus d'un titre. Après l'avoir laissé cracher sa charge, car il est difficile de l'arrêter, c'est à mon tour: " Monsieur Nicollin ce n'était pas vous qui êtiez visé, mais sauf erreur de ma part c'est bel et bien votre taureau sur l'affichette et votre nom. A la limite je me fous de vous personnellement, sauf qu'en tant que responsable le but de mon papier était uniquement de défendre l'intégrité de la Commission, c'est inadmissible et que cela pourrait porter tort autant au Trophée qu’à vous-même, sans parler qu'on peut vous soupçonner d'influence, non? " Long silence et je rajoute : " Vous savez moi je vous vois uniquement à la télé, vous avez votre façon de parler directement, cela me plait,  et bien moi simple petit chroniqueur taurin je vais droit au but et...  " et là, cette fois ne me laissant pas finir ma phrase, le tutoiement de rigueur comme si on se fréquentait depuis vingt ans : " Putain chef t'es un bon, je t'apprécie, j'aime ça, alors si mon Virat a le Biòu d'Or, on le fêtera ensemble non? " Apparemment Loulou y croyait. Il avait raison. L'histoire pourrait s'arrêter là puisque tout le monde connait l'issue. Mais non la suite et la conclusion ne sont pas mal.

 

Quasiment un mois plus  tard, c'est à dire début septembre à la finale des Maraîchers de Châteaurenard, ne voilà-t-il pas que Virat était en piste depuis seulement deux minutes, que mon portable sonne.  " Allô chef c'est Loulou pourrais-tu me dire ce qu'a fait mon taureau, combien de Carmen..." Surpris, et mort de rire à la fois, car je ne lui avais nullement donné mon numéro, je lui réponds :" Ecoutez, juste il commence rappelez moi dans un quart d'heure voire 20 minutes et je vous raconte. " Et bien, à la minute prés Loulou a rappelé, Virat n'ayant pas été mal, je devine sa satisfaction et cette fois il était d’un calme olympien.

 

Un mois après Virat est élu Biòu d'Or, et le dimanche suivant, soit le 13 octobre 2002,  comme à chaque finale des As à Nîmes, le matin vers les 11h, les directions des journaux et les membres de la Commission du Trophée Taurin sont conviés en fin de matinée au Cloitre des Jésuites pour la traditionnelle réception. En attendant les discours, toujours les mêmes rengaines, étant en compagnie de Jean Claude Jourdan le directeur du Trophée et de Bernard Fesquet le président de la Commission du Trophée Taurin, ce dernier voyant arriver une personne habillée de la tête aux pieds en Souleiado, ne peut s'empêcher (à juste titre) de lui dire qu'elle aurait pu l'éviter ce jour- là, sans pour autant que cela ne la dérange. Sauf que dans la foulée Bernard regarde ma chemise Souleiado et instantanément je ne peux m'empêcher (désolé c'est dans ma nature) de rétorquer: " C'est celle du mariage de ma fille et moi je l'ai payé, je peux même te dire où à Arles sur le Boulevard des Lices. " Evidemment, cela jeta un froid mais, merde, après tout comme disait l'autre, c'est la vérité.

 

Après donc la course finale et le sacre de Loulou....et de Virat, il restait à venir la réception du Biòu d'Or, vous savez celle que Loulou m'avait invité à la fêter dès le mois... d'Août. Franchement je me suis posé la question si j'y allais ou pas, et ce pour de multiples raisons. A commencer par les paillettes que je n'aime guère, sans parler des deux contrôles avant d'arriver au Mas Saint Gabriel.  Au point que je suis arrivé le dernier et que dans le cadre de la porte de la cour du Mas, Jean-Claude Jourdan et Bernard Fesquet m'attendaient impatiemment. Et ce même Bernard Fesquet allait chercher Loulou, et là je me dis, enfin je vais pouvoir lui parler directement. Et bien vous le croirez ou pas, s'il me serra la main sans s'éterniser, il ne m'a même pas calculé et n'a fait aucun rapprochement, même quand Bernard lui a dit qui j'étais. A mourir, encore une fois, de rire.

 

Finalement j'avais bien fait de ne pas voter cette année- là Virat car j'estime qu'il ne le méritait pas, à l'inverse deux ans plus tard, en 2004, là j'ai voté sans hésiter pour lui tant sa saison était complète. Et je suis retourné le fêter, sans hésiter également, avec moins de monde et de paillette, mais aussi cette fois-là, j'ai eu droit à une petite et courte discussion avec Loulou, à l'abri d'oreilles indiscrètes. Mais que je garde jalousement en respect pour lui.

 

La seule chose que je puisse vous dire c'est que j'avais tapé juste. Comme quoi quand vous avez quelque chose à dire ou à écrire, certes en sachant y mettre les formes et rester correct, à moins d'être un imbécile, ce que n'était pas Loulou, la vérité peut aussi vous faire avoir de la considération.

 

 Bien à vous...Patrick PONS