A L'HEURE SAINT ANDIOLAISE

Mythron : l'avenir lui appartient

Aimé, c'est un gardian à l'ancienne de la manade Lautier, alors les plus jeunes d'autres manades qui sont pour lui des "gardianou" et n'étant jamais à une galejado prêt, juste avant la finale du challenge Saint-Vincent, mercredi à Saint Andiol s'amusaient: " Aimé, il a mis son pantalon de gardian, ça veut dire qu'on a perdu d'avance. " Li gardianou ne pensaient pas si bien dire car, pour le coup, il n'y a pas eu photo et c'est même à l'unanimité du jury que Mythron remporte le premier prix, et le second sans problème pour Louxor de Gillet. Pour le reste, allez, comme d'habitude : on détaille.

Louxor, la générosité logiquement récompensée

Pour débuter Tamelier de Caillan. Exception faite des deux / trois premières minutes, que dire si ce n'est qu'en ce jour, il fut un peu trop en dilettante et qu’il n’avait pas franchement envie d’en découdre. Carmen? En deuxième Vasco des Baumelles. Se bouge et se retourne avec vivacité, comme sur les séries de reprises, tout en s'engageant aux planches après Michelier, Laurier, et une fusée sur Matéo, cela dans une moitié de course. La suite et la fin sont plus décousues. Rentre ses ficelles. Carmen. En troisième Louxor de Gillet.  Face à ce partenaire "idéal " dans la franchise, les hommes ne se privent pas en y mettant la manière, et comme Louxor (photo du bas avec Fouque) est un maître d'arme exemplaire dans les échanges droite-gauche, tout en rajoutant un coup de barrière sur Fouque, cela nous donne dix minutes pleinement récompensées.

Mythron, c'est la dimension supérieure

En quatrième voilà donc Mythron de Lautier. Sur le raset seul, comme ceux de M. Cocher (photo ci-dessus), Fouque, Laurier, qu’ils ramènent dument dans leurs pénates avec le souffle rageur aux fesses ainsi que ses cornes menaçantes aux sauts des barrières. Ensuite il assure un véritable festival de séries de reprises sans perdre un centimètre de terrain, sans perdre la maitrise de la situation, sans baisser un seul instant sa garde, et surtout la bouche fermée, que dire? Un régal tout simplement, et là au moins on voit ce qu'a le taureau dans les tripes. De la graine de cocardier au combat qui mérite la dimension supérieure. Si Zelphati, avec le flair play de Fouque, enlève le bout de la première ficelle, la seconde réintègre le toril à l'issu d'un quart d'heure adoubé à l'unanimité. En cinquième Tyrosse de La Galère. Difficile de passer après, pourtant il se montre spectaculaire au début, à l'exemple de ses actions sur M. Cocher et Fouque, bascule même après ce dernier, mais brave, sans réelle difficulté, il en éprouve devant les répétitions des séries et a du mal à répliquer. Carmen. En sixième Murano de Fournier. Lui aussi a un cœur énorme, trop peut-être, à tout prendre de droite à gauche, et au plus fort des échanges il fait le coup de barrière sur Fouque dans six minutes trente récompensées. Enfin, en conclusion Arbois de Plo. Poussé dans ses retranchements, il a l'envie de bien faire, mais lui aussi petit à petit a du mal à tenir le rythme, tenir le raset, et résiste 10 minutes. Carmen.

Cocher-Fouque : au coude à coude

Du côté des raseteurs, quatre droitiers, trois gauchers accompagnés de trois tourneurs, là aussi il n'y avait guère de difficulté pour le prix du meilleur animateur. Le jury a désigné Damien Martin Cocher, une fois encore au-devant de l'action, mais si Romain Fouque avait été choisi rien à dire aussi. Après, dans une course ou on a vue pas mal de rasets "arrêtés" on peut rajouter Zelphati, Ludovic Matéo et Laurier. 

Patrick PONS

Crédit photos: Sonia TURRINI