A L'HEURE DE LA BOUVINA

Une bonne moyenne pour cette ouverture

C'est l'heure de la reprise, et pour cette première de La Bouvina de Marguerittes, les aféciouna se sont déplacés nombreux, dont pas mal de provençaux orphelins de course en ce premier dimanche de printemps. Disons que sans être monumental, ce concours de manades sérieux en première partie et tourné plus vers le brio en seconde, a obtenu la moyenne adéquate aux prestations d'ensemble. C'est déjà donc ça de gagner, d'autant que ce n'est que le début pour les hommes comme pour les taureaux. Alors, ne faisons pas la fine bouche.

Une première partie de qualité...

Pour débuter Boris de Nicollin. Il mène tranquillement mais surement sa course, constituée de séries de reprises, puis se réfugie dans les "bons coins" d’où Matéo, Aliaga et Ayme vont le dénicher, ensuite Oudjit et Clarion sont même percutés aux planches, rajoutez son léger coup de revers, c'est suffisant pour conserver sa 1^ère ficelle. Carmen mérité. Derrière voilà Boucanier de F. Guillierme. Généreux dans les cinq premières minutes aux attributs, il l'est ensuite mais différemment. Comprenez que plus compliqué, plus attentif, plus vif sur le droite-gauche, il pique méchamment aux planches sur Clarion, Aliaga (photo du haut), Cugnières, Castel, Oudjit, et va se replacer dès le travail effectué. Résultat: Tranchant et efficace, ficelles au toril en musique. Avant l'entracte c'est Nusti de J-C Blanc. Une moitié de course dans laquelle s'il part remarquablement décidé sur le raset, il s'arrête à un mètre des barrières. Mais dans sa deuxième moitié, petit à petit il se chauffe, se cale, et là il change de braquet, tant dans la vitesse que dans la conclusion. Telle cette très belle double reprise conclue cornes au fil des barrières sur Matéo-Castel, suivi de bascules en contre-piste après Castel et Oudjit, avant de finir à l'ultime seconde par une superbe et agressive envolée derrière Matéo. Une très belle progression récompensée comme il se doit. Ficelles intactes.

...et une deuxième le brio en plus

On recommence avec Antonio de F. Guillierme. Pas de round d'observation car entre ses cornes et sa tenue de piste, il en impose. De plus, son physique lui permet de tenir le choc et de répondre du tac au tac, tout en gagnant du terrain sur les échanges, il a la maitrise de la situation. De même que sa rapidité sur les rasets d'attaque d’Oudjit, d’Aliaga, d’Ayme, Clarion ou Pradier, et si Cugnières lui enlève la 1^ère ficelle, la seconde reste sur son frontal. Sérieux et musique. En cinquième Afouga de Nicollin. On ne peut pas dire que sa tenue de piste est d'une stabilité évidente, puis quelques fois évasif en contre piste, ce qui brouille le travail des raseteurs. En revanche quand il "emboîte", il ne fait pas semblant avec de puissantes actions sur Matéo, Pradier et Castel qui crochette le gland à la dernière minute. A revoir d'ici une paire de sorties. Enfin, fermant la marche en sixième Grincheux de J-C Blanc. Volontaire c'est le moins que l'on puisse relater, à l'exemple des reprises menées tambour battant. Ensuite incorporez des coups d'éclats pour lesquels il y va allègrement sur Oudjit, Clarion, Ayme et Pradier (5 fois) dont une (photo du bas) où il frappe de bon cœur. Les honneurs mérités pour 12 minutes pétillantes.

Un faux ressenti

Du côté des raseteurs, (4x4x3) même si l'impression ressentie est qu'il a manqué par moment d'intensité, de régularité dans l'effort, et si la gauche a été plus au-devant pour les rasets d'attaque, c'est à dire L. Matéo, C. Clarion, J. Aliaga et J. Cugnière-Tourreau, il serait injuste de ne pas mentionner également les droitiers J-H Oudjit, A. Ayme, Y. Pradier et T. Castel qui ont eux aussi, apporter leur contribution à cette belle moyenne de la course.

Patrick PONS

Crédit photos: Régine FEBRIER