A L'HEURE DE L'AMICALE

L'Amicale aux Hourtes

Sur la terre promise...

Que ce soit en Camargue, Petite Camargue, dans les Alpilles, dans le Vaucluse, en passant par les Bouches du Rhône, le Gard et l'Hérault, c'est à dire sur les terres Sudistes di biòu, toutes ont leur attrait, leur charme, leur particularité, leur différence, leur ancienneté, des atouts et forcément leur histoire. Pour ne pas faire de jaloux (encore que) nous n'en citerons que deux, tout de même représentatives de cette encyclopédie taurine. En Camargue, avec la manade Raynaud quand chacun, lorsqu'il prend la longue draille, ne peut que ressentir et humer cette Camargue profonde, authentique qui vous emmène au Mas de la famille santenco. Rien n'a changé depuis la nuit des temps, seule la mer ronge petit à petit les hautes terres vouées à la disparition devant la violence des coups de boutoir de la Grande Bleue. On espère se tromper…

Puis pour le second itinéraire, la boussole vire sur le Cailar… Au rond-point de Vauvert et de Codognan, à l'entrée du village la stèle du Sanglier vous rappelle votre géolocalisation: " Nous sommes sur la (les) terre promise des Cocardiers. " dixit la présidente de l'Amicale des Chroniqueurs et Photographes Taurins de Course Camarguaise, Martine Aliaga. Et comment Martine pouvait-elle dire autre chose, puisque la presse taurine tenait son Assemblée Générale aux Hourtes. Un lieu pour qui, génération après génération d'aféciouna, est incontournable, riche d'un passé hors normes, culte s'il en est et ô combien glorieux. De Combet Granon avec Le Sanglier, Le Clairon, puis avec les frères Delbosc et leur Sarraïé, l'épopée continue avec la frénésie "en rouge et vert" avec Jean Lafont pour les Ventadour, Ourrias, et l'immense Barraïe, autant, entre autres, de cocardiers de légende qui ont écrit des paragraphes mirobolants de la course libre à la camarguaise ensuite. Avec un dénominateur commun: les herbages ancestraux et renommés du Cailar, qui sont certainement représentatif de la plus forte densité au mètre carré de biòu et d'élevages. Parmi eux, ceux de la manade de Jean-Elie Agnel, nouveau pelot des Hourtes, qui accueillait donc celles et ceux qui, au travers de leur écrits et de leurs photos permettent de témoigner, au fil des ans et des quarts d’heure de l'histoire de la course di biòu.

Dans une magnifique et spacieuse salle où exception faite du sol le bois est roi, chroniqueurs, photographes, sympathisants et membres se sont retrouvés en ce lieu légendaire. Après les mots de bienvenue de la présidente, retraçant brièvement, mais avec justesse les tours, contours et alentours du cadre, remercia le jeune (41ans) maître des lieux. Ce fut au tour du nouveau secrétaire Yves Bustin de retracer l'année 2019 au cours de laquelle l'urgence fut la refonte des statuts et la quête d’un nouveau siège: celui de Scamandre à l'appréciation de tous. Non sans oublier de mettre en exergue la septième édition du Luc Péro, d'un très grand cru. Restons dans la fraîcheur, avec le trésorier désormais ancien secrétaire (vous suivez ?), c'est à dire Cyril Daniel qui ne cacha pas le soulagement du bureau d'avoir pu, enfin transférer les comptes de l'Amicale à la Poste de Codognan à la mi-novembre 2019. Oufff, respire Cyril ! Tout comme il ne manqua pas de s'exprimer, et ce à très juste titre, sur l'assurance de l'Amicale: ".Pour une association qui n'organise aucune manifestation taurine payer 264 €, (259, 09€ en 2019), à moins de glisser sur une cacahuète ou sur une olive, ça fait cher payé. " Comme quoi, il n'y a pas que les manadiers qui sont concernés et en colère, même avec de l'humour… Alors ouste, on trouvera mieux à l'avenir.  Décidément, comme les automobilistes, li biòu sont des vaches à lait....

Sur ces bonnes paroles et des bilans adoptés à l'unanimité, il ne restait plus qu'à passer au dépouillement (voir ci-dessous) des lauréats 2020 de l'Amicale, puis de passer le relais à Jean- Elie très heureux de nous recevoir sur ses terres chargées d'histoire et sur lesquelles il compte bien écrire la sienne. Il nous a annoncé que 2020 sera marquée par le dixième anniversaire de la manade, nous en reparlerons en temps opportun. Et après, apéro et repas de tradition.

Le soir venu, en repartant par les chemins de Bouvino endurcies d’histoire, quel plaisir des yeux de voir chevaux et taureaux continuer à paître sereinement dans la quiétude des prés du Cailar.

A préserver sans vigilance....

Texte Patrick PONS

Reportage photos: Norbert RAYNAUD et Pierre MADEC