A L'HEURE MANDUELLOISE

11^ème Souvenir Bernard Gimenez

« Rien ne sert de courir...

..., il faut partir à point, » dit la célèbre citation de Jean de la Fontaine.  C'est exactement le déroulement de ce 11^ème souvenir Bernard Gimenez, à Manduel, en ce vendredi 23 août pour la deuxième course de la Voto. C'est à dire qu'après un début, d'échauffement, la course a commencé à prendre ses formes au troisième taureau, puis s’est renforcée brillamment aux barrières après l'entracte pour se terminer avec un "parfait" Imparfait dans la qualité et la difficulté cocardière.  On récapitule…

Nistoun met les formes

En premier Phénix de Lagarde 612:  Désordonné, nerveux, pas grand-chose ne l'intéresse, une paire de fois derrière Chevalier et Laurier, on a cru qu'il allait basculer avec, mais non il préfère le faire tout seul...

En second Escamp J-C Blanc 954:  En trois minutes aux attributs, il accumule un nombre incalculables de rasets, et aux ficelles, forcément la cadence ralentit. De fait, la clarté prend place, notons une jolie série ouverte par Chevalier, une accélération avec Laurier, mais au fil des minutes, il manque de travail, s'évade en contre-piste et réintègre le toril en silence.

Avant l'entracte Nistoun F. Guillierme 810:  Une petite maille qui après s'être chauffée dans les premiers échanges, plus il en prend, meilleur il est. Pas spécialement aux barrières, où il vient pointer le bout de ses cornes, Andrieu, Laurier, mais d'abord en sortant intelligemment des séries, puis ses allonges rapides et appliquées derrière Laurier, Chevalier, Andrieu, Oukharti, bref ses 11 minutes sont animées et la musique peut résonner.

Venlarg et Giono montent aux barrières

et Imparfait impose la discipline

Après l'entracte voilà Venlarg de Saint Pierre 817:  Ce bel "entier" de 6 ans, à la tenue de piste dominatrice et impeccable, sans perdre de vue ses adversaires, n'a pratiquement pas autorisé les reprises. En revanche sur les rasets "arrêtés" , il vient finir aux planches en se soulevant derrière Andrieu, Allam, Desfonds, et s'il marque (un peu) le pas à droite en fin de parcours, c'est positif, conserve sa première ficelle à 200€ en musique applaudi.

En cinquième Giono de Navarro 739:  Même si à droite il est plus timide, ce n'est pas le cas  du côté gauche, où il ne fait pas semblant. Commence par prendre ses marques sur quelques citations, puis une fois assimilées: bascule derrière Allam, frappe sur ce même Allam, rajoute à quatre reprises avec Andrieu, puis successivement trois actions sur Andrieu, Allam et Andrieu. Au final, les honneurs avec sa deuxième ficelle applaudie.

Pour conclure: " Avec lui pas besoin d'essayer de le faire monter " dixit le tourneur expérimenté Olivier Ruiz, quand rentre en piste, en sixième et dernière position  Imparfait de Lautier 662:  Et pour cause, car en trois rasets sur Laurier, Desfonds et Oukharti, il prévient tout le monde. La suite, et ce sans s'écarter à moins d'un mètre des barrières, est un festival de rasets de grande intensité avec, à la manœuvre répétitive un super Laurier (photo ci-dessus des deux vainqueurs), et en remarquable relais Allam, Desfonds, Oukharti, Chevalier, Andrieu (qui lui enlève le deuxième gland à la 11')  avec à chaque fois les cornes tapant pour faire mal. Imparfait c'est du parfait et qui doit remonter au classement. Réintègre le toril avec sa première ficelle à 300€, musique et fort applaudi, et sans surprise le prix de la course.

Un Laurier en maître d'œuvre

Sur le papier l'équipe de raseteurs avait belle allure, et elle n'a pas déçu. Avec un Pascal Laurier en maître d'œuvre du début à la fin, et en bouquet final quand il fallut ouvrir les brèches d'Imparfait, de même en recours Fayssal Allam, soit les deux As aux commandes, avec eux Rémi Chevalier. Mais aussi leurs jeunes collègues, de quoi les mettre en confiance, Ismaël Oukharti, Nicolas Desfonds, Thomas Andrieu, plus les quatre tourneurs, tous unis pour le meilleur, le président Joël Dijon pouvait les récompenser en faisant jouer un Carmen général mérité.                

Texte Patrick PONS

Crédit photos: Aude HELART